"L'art nait de contrainte, vit de lutte et meurt de liberté"
André Gide (du Théâtre, Essais Critiques)
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"L'art nait de contrainte, vit de lutte et meurt de liberté"
André Gide (du Théâtre, Essais Critiques)
http://coumarine2.canalblog.com/
« Vous êtes bien au O6........., veuillez laisser votre message.... »
Bon allez j'y vais :
« Salut Marco : comme je ne peux te joindre autrement que sur ton portable, et que tu ne lis pas mes mails, je tiens à te dire que dorénavant je ne serai plus là pour toi.
Pourquoi, hé ben j'en ai assez que tu me prennes pour une incapable, que tu n'apprécies pas mes efforts, les petits plats que je te prépares quand tu daignes venir me voir....Dimanche dernier tu devais apporter nos photos, et t'es pas venu, tu ne m'as même pas prévenu.
J'en ai marre, tu entends, marre, et comme là tu ne peux pas me raccrocher au nez, tu pourras réentendre x fois mon message. Je te dis « basta », c'est fini entre nous.
D'ailleurs tu n'es pas du tout exceptionnel, tu es médiocre dans plein de domaines. Ne me rappelle pas, d'ailleurs je vais enlever ton numéro de ma liste. Tchao ...!!!! »
Ta ta ta ta ta (sonnerie stridente de mon portable...)Par Tisseuse, lundi 11 juin 2007 à 10:09 :: Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts :: #2358 :: rss
Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, jusqu'à ce jour de vernissage que j'appréhende.
Le Couvent des Cordeliers bien retapé accueille des expos et pièces de théâtre tout au long de l'année. J'ai été contacté pour une expo perso. Cela fait plus de vingt ans que je n'ai pas remis les pieds dans cette petite ville. J'ai tout de même accepté cette proposition.
Nous venons de traverser la France avec une trentaine de toiles dans le coffre. Un orage nous a arrêté, sa force était étonnante... oui beaucoup d'eau a coulé.
L'accrochage s'est bien passé, mais j'appréhende de revoir les gens avec qui j'ai partagé ma vie presque dix ans.
Mon travail de peintre a changé: de figures je peins des paysages.
Oui j'ai laissé ici une tranche de vie d'une dizaine d'années, entremêlée de rencontres, de disputes, d'émotions, de séparation, de créations.....
La ville s'est améliorée, embellie. Mais nous avec le temps nous avons vieilli......Oui il y a eu un choc, mes anciennes relations ont pris des rides, du poids. Et surtout nous ne nous sommes pas vraiment reconnues. Dans leur esprit je suis restée la même, ils n'ont pas cheminé avec moi et n'ont pu intégrer mes changements. Moi je les ai sentis comme pétrifiés dans le temps. La seule qui ait avancé c'est moi. Triste. Oui triste séparation dû à l'espace et au temps.
Ceux qui doivent les recevoir se reconnaitront......
Le samedi c'est plus tranquille il y a moins de monde sur l'autoroute au-dessus. Je peux me reposer un peu. Les enfants n'ont pas de classe. Ils jouent. Ma mère et ma tante sont parties faire des courses. Nous avons obtenu des bons de nourriture. Ce sont elles qui font à manger, moi je suis trop fatiguée, j'ai perdu du sang. Cela fait si longtemps que je n'ai pas eu des moments de répit.
Je viens de faire la lessive, quelques vêtements que la Croix Rouge nous a donnés. Sur le terrain nous avons pu installer deux caravanes en attente de logements que la mairie nous a promis, heu non pas la mairie, Emmaüs. Les fonctionnaires nous disent que nous pouvons rester, mais je sais que c'est faux. Ils aimeraient nous renvoyer au Kosovo. Nous n'avons pas de papier. Cela fait déjà plusieurs années que nous sillonnons l'Europe. Aucun pays ne veut nous accueillir. Nous avons déjà demandé à l'Allemagne avant d'arriver dans cette ville de province.
Je suis encore enceinte, c'est le deuxième enfant que je fais naitre en France. Mon père est malade, il est à l'hôpital. Nous avons peur. Il va se faire opérer, mais nous ne savons pas de quoi. Nous pleurons tous. Avant la caravane, nous étions tout l'hiver, sous un pont. Toute ma famille : papa, maman, mon frère, sa femme, ma jeune soeur, mon mari et les enfants, et ma toute petite. Je ne pouvais plus lui donner le sein, plus de lait.
Les toilettes sur le quai ont été fermées quand on nous a découverts. C'était très dur. Nous n'avions plus d'eau.
Des gens sont arrivés et nous ont apporté du café, du pain, des couches pour ma fille et des couvertures. Tous les dimanches, maintenant, nous allons dans leur église , ils nous font un repas chaud. Nous sommes musulmans, mais ce sont ces gens les premiers qui nous ont aidé. C'est eux qui ont tout fait pour que nous puissions avoir ces caravanes et ne plus être dehors sous la pluie. Heureusement qu'ils nous ont trouvé, nous avions si froid et étions tous trempés et n'avions pas mangé depuis plusieurs jours.
Le plus dur c'est de ne pas comprendre la langue, on s'imagine des tas de choses horribles. Je sais qu'on ne va pas nous permettre de rester ici, ils ont peur que d'autres viennent s'y installer. Je vais accoucher dans 4 mois. Mon mari est parti, j'espère qu'il ne fera pas de bêtises. Nous avons fui pour vivre, ici nous avons toujours peur de vivre.
Allez jeter un coup d'oeil chez Christophe à St Petersbourg.
http://mode-en-russie.overblog.com/
Bonne balade
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux l'humble présent soit doux.
J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Le lundi 21 mai 2007 à 09:46 :: Une coccinelle dans un champ de coquelicots
Fallait y penser.
La petite ne fait que tousser, allez j'y vais, je prends mon courage à deux mains. Et je vais cueillir plein de ces fleurs rouges.
J'ai repéré la semaine dernière un champ plein de coquelicots, ce qui est rare à notre époque. On en trouve si peu de ces champs maintenant. La culture intensive n'apprécie pas les fleurs.
Je sais que dans ce champ y a plein de coccinelles ce qui est de bon augure. J'en avais remarqué une, de ces petites bestioles, en début de saison et elle a fait des petits, avec toute la tribu il y a moins d'insectes nuisibles. Je pourrais même en faire un trafic, recherchée la petite bête à bon dieu.
Mais c'est pas vrai ça ! Je ne retrouve plus mon panier ni mes outils de jardinage, c'est encore cet anacoluthe de voisin qui me les a empruntés avant de prendre son hélicoptère. ( Un compagnon de route qui s'est encore défilé celui-là ! ).
Toujours à l'affût de plantes sauvages. C'est sa drogue avant de s'envoler dans les airs faut qu'il se balade dans la campagne. Surtout ici, dans ce coin préservé de Provence, entre la garrigue et les collines, on peut y passer des heures à la découverte de plantes même médicinales.
Tiens j'y vais si je veux préparer le sirop contre la toux pour ma fille, et faire des réserves, les coquelicots sont si éphémères....atchoum ça y est j'ai pris froid.